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VISIONS DE L’INDE

et aura décidé cette chose lamentable : qu’il ne peut s’en corriger.

IV

Le libertin.

Je connais encore un autre type de Français en voyage. Celui-là ne cherche pendant ses errances qu’intrigues et romans. Il court après les femmes qui passent et oublie le reste de l’univers.

Est-il dans l’Inde ? il méprise les temples insensés et magnifiques, les monuments, les ruines, les foules natives dont l’âme mystérieuse est toute une Bible humaine nouvelle ; il fuit aussi les milieux anglais ou américains où il pourrait puiser l’exemple du « self control » et du « business man ». En revanche, il s’éternise dans les bazars, grimpe le raide escalier des prostituées, insulte les cochers, menace de son bâton ceux qui ne comprennent pas sa langue, laquelle est la seule qu’il sache parler.

Dans le boarding house où il habite, il s’exerce à débaucher sa voisine, grimpe sur ses malles pour la voir se déshabiller par-dessus le simple paravent qui sépare les chambres ici. Tandis qu’autour de lui, la science de la vie coule dans les rues