XII
L’ascète rédempteur.
Dans ce quartier triste et clos, une boutique reste ouverte, elle sent l’alcool et l’opium, et sa lumière blafarde s’allonge sur la rue boueuse. On y danse. Je m’approche pour voir. Des êtres indolents, au sourire énigmatique, oscillent lentement à une musique molle. Leurs vêtements souples, leur visage gras, leurs bijoux abondants me les font prendre pour des femmes. Un petit Hindou, qui s’est improvisé notre cicérone, me chuchote, à voix étouffée : « Boys… » Oui, ce sont des garçons, une nautch[1] équivoque de bayadères masculines qui s’étire et se dégingande.
Un policeman indigène, en costume kaki, observe avec indifférence.
Nous allions rentrer à Durumtollah, écœurés et mélancoliques, quand une voix fraîche chanta une mélopée sacrée.
À la lueur d’une lanterne, nous aperçûmes un enfant beau et nu, le corps enduit de cendres, la tête
- ↑ Danse, fête.