Page:Jules Feller - Règles d’orthographe wallonne, 1905.djvu/18

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5. Quand on doit obéir à plusieurs nécessités à la fois, il faut établir une subordination entre elles. Qui l’emportera de la phonétique, ou de l’analogie brutale, ou de l’analogie corrigée et simplifiée par l’histoire ? À notre avis la phonétique doit primer tout. On pourra donc aller dans les concessions analogico-historiques aussi loin seulement que le permettra cette nécessité de représenter exactement les sons de façon à ne pas tromper le lecteur.

Beaucoup de ceux qui demandent à un système orthographique d’être facile, sans plus, confondent l’orthographe et la grammaire. Tout système présuppose la connaissance de la grammaire, c’est-à-dire une certaine habileté dans l’analyse du langage. L’espèce de facilité qu’on demande surtout à un système orthographique, celui-ci ne peut la donner. On voudrait qu’il dispensât de savoir diviser le discours en mots, de savoir distinguer un sujet, un verbe, une négation, un subjonctif, un homonyme, un rapport syntaxique. Aucun système ne peut en dispenser. Qu’on ne mette donc pas au compte du système orthographique les difficultés de la grammaire générale et de la logique. Il faut appeler simple et facile tout système permettant à qui connait la grammaire de transcrire sa pensée, sans avoir à trembler pour chaque mot devant les exceptions et les caprices de l’usage.