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12 DU FONDEMENT DE L'INDUCTION

phénomènes forment des séries, dans lesquelles l’existence du précédent détermine celle du suivant ; l’autre en vertu duquel ces séries forment à leur tour des systèmes, dans lesquels l’idée du tout détermine l’existence des parties. Or un phénomène qui en détermine un autre en le précédant est ce qu’on a appelé de tout temps une cause efficiente et un tout qui produit l’existence de ses propres parties est, suivant Kant, la véritable définition de la cause finale : on pourrait donc dire en un mot que la possibilité de l’induction repose sur le double principe des causes efficientes et des causes finales.

Jusqu’ici nous nous sommes bornés à chereher le principe en vertu duquel nous passons de la connaissance des faits à celle des lois : maintenant que nous croyons l’avoir trouvé, il s’agit d’établir que ce principe n’est pas une illusion et peut nous conduire à une véritable connaissance de la nature : il faut, en un mot, qu’à la constatation du fait succède la démonstration du droit. Démontrer un principe est une entreprise qui peut, à la vérité, sembler téméraire et à laquelle la psychologie écossaise ne nous a guère accoutumés : on dit, non sans quelque apparence de raison, que les preuves ne peuvent pas aller à l’infini et qu’il faut bien en venir à un certain nombre de vérités absolument premières, qui sont le fond même de notre esprit et qui s’imposent à nous en vertu de