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tion, de l’expérience proprement dite et de l’intuition des choses en soi ; et ce n’est que dans le cas où aucune de ces deux voies ne nous conduirait au but que nous nous croirions autorisés à en tenter une troisième.

II

Nous n’avons pas besoin d’essayer pour notre compte une démonstration empirique du principe de l’induction : cette démonstration a été donnée par M. Stuart Mill dans son Système de logique, et, comme il ne nous paraît pas possible de faire mieux dans le même genre, nous nous contenterons de l’examiner. Il faut reconnaître d’avance que l’entreprise d’asseoi1· sur l’expérience sensible une proposition qui prétend au titre de principe n’offrait pas, malgré toute l’habileté de M. Mill, de grandes chances de succès : mais la démonstration, même insuffisante, d’un principe vaut mieux, à tout prendre, et atteste un esprit plus philosophique que l’absence de toute démonstration.

Au reste, il est, aisé de deviner que le principe démontré par M. Mill n’est pas précisément celui que nous avons formulé plus haut et ne présente exactement ni les mêmes éléments ni les mêmes caractères. À la rigueur, il ne devrait pas plus être question, dans la philosophie de l’expérience, de causes