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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— Excusez, ma bonne, et n’ayez pas peur, nous ne vous ferons pas de mal.

— En attendant, vous faites sauter les serrures… Est-ce que vous vous attendiez à trouver le Pérou chez moi ?… Vous étiez mal renseignés…

— Oui, nous sommes entrés un peu brusquement… c’est votre faute… Nous voulions avoir avec vous un entretien… dans votre intérêt… nous savions que vous étiez chez vous, et alors comme il était manifeste que vous refusiez de nous ouvrir…

— Je suis libre, je suppose ?…

— Certainement, ma bonne, certainement… fit le plus grand des deux, le seul qui parlât.

— Puisque je suis libre, je ne vous retiens pas… vous pouvez vous en aller.

— Pas avant d’avoir causé, puisque nous sommes venus pour ça…

— Qui êtes-vous ?

— Des gens qui vous veulent du bien, beaucoup de bien…

— Qui vous a parlé de moi ?…

— Est-ce que tout le monde, dans le quartier, ne connaît pas la bonne vieille Noémie, si dévouée, si charitable, malgré sa misère… et qui a toujours un sou à donner à de plus pauvres qu’elle ?

— Ah ! bon, vous en voulez à ma bourse et vous n’êtes que des cambrioleurs…

Noémie se rassurait.

Même, l’idée d’être volée, elle ! lui amena un sourire joyeux.

— Il me reste cinquante centimes pour aller jusqu’à la fin du mois… et la fin du mois, c’est dans trois jours…

Elle souleva sa jupe, plongea le bras dans une poche profonde retenue par un cordon passé à la ceinture et qui semblait gonflée de toute sorte d’objets variés, atteignit ce qu’elle cherchait, retira un vieux porte-