fallait le reconquérir, avant que les papiers n’eussent repris la route de l’Autriche…
Sans ressources, sans personne pour les défendre, isolées comme elles étaient, la tâche apparaissait au-dessus de leurs forces.
Elles le comprirent.
Et, rentrées dans leur chambre, elles s’abandonnèrent à leur douleur.
Le lendemain, dans la soirée, un télégramme, venant de Bâle, arrivait à Corbeil, à l’adresse de Schwartz et Cie.
Il répondait à la dépêche partie la veille.
Et comme cette dépêche, il était écrit en langage convenu.
Du reste, revêtu du visa de la censure, qui n’y avait vu aucun mal.
Il disait :
« Retardez envoi marchandises, à cause des risques à courir. Attendez fin des hostilités. Faites situation nette en vous débarrassant au plus tôt des intermédiaires. Mieux vaut agir désormais directement de vous à nous, sans personne interposée.
Les deux complices étaient face à face, au château de l’Helvetia, lorsque le télégramme leur fut remis.
Sturberg-Schwartz le lut, le relut, sembla le méditer.
Après quoi il le tendit silencieusement à Nicky Lariss.
Quand celui-ci le reposa sur la table, ils se regardèrent longuement :
— Qu’en penses-tu ? Faut-il te le traduire ?
— Non… c’est simple…
— Ce qui signifie ?
— Que ce petit papier, qui n’a l’air de rien, est un arrêt de mort, ni moins ni plus, pour Rolande de Chambry…