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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— Je ne savais pas.

— Nous vous l’avons fait comprendre, pourtant…

— J’avais peur d’être trompée… j’avais peur de ce qui est arrivé…

— Et c’est un grand malheur, ma pauvre femme, de n’avoir pas eu confiance en nous.

— Pardon ! Pardon ! Je ne voulais rien dire… Si vous saviez… Ces méchantes gens !… ils m’ont torturée… D’abord, ils ont tout bousculé ici parce que je refusais de parler… Mes affaires si propres, si bien rangées… Regardez dans quel état !… Et quand ils ont été sûrs qu’ils ne trouveraient rien… alors… alors… ils se sont attaqués au petit… Ils ont menacé de le faire pleurer, si je ne parlais pas… Le faire pleurer, c’était le rendre aveugle… J’ai parlé… qu’est-ce que vous auriez fait, à ma place ?

Ses larmes recommencèrent à couler de plus belle.

Et elle murmurait :

— S’il n’y avait pas eu l’enfant, ils auraient pu me martyriser, me découper en tout petits morceaux… ils n’auraient rien obtenu de moi, rien !  !

Elle fit claquer son ongle très propre sur la seule dent qui lui restait.

— Pas ça !

Elle prit Grisette dans ses bras et se mit à la caresser.

— C’était cette mignonne qui gardait votre trésor et ils ne s’en doutaient pas, les bandits… La pochette était dans le coussin ouaté, bien au chaud de la fourrure blanche de la chatte… Qui est-ce qui aurait pu la découvrir ?…

De toutes ces plaintes, de toutes ces larmes, un fait ressortait :

Le document de l’archiduc était entre les mains de Sturberg.

Et ruse contre ruse, ou violence contre violence, il