Page:Jules Mary - Les écumeurs de guerre.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
202
LES ÉCUMEURS DE GUERRE

Car il devait jouer son rôle jusqu’au bout.

Puis, il pénétra au château et gagna son cabinet.

Devant le désordre qui régnait et la preuve manifeste du crime, il eut un cri de rage et de désespoir, car avant même de s’assurer du vol, il avait compris que ce n’était pas aux valeurs renfermées là que l’on avait voulu s’attaquer, mais au dépôt redoutable, infiniment précieux, plus précieux que toutes les fortunes et qu’il avait mis des années à conquérir…

Un simple coup d’œil lui suffit.

La pochette avait disparu… et parmi les valeurs et les billets, parmi les papiers amoncelés, rien n’avait été touché… toutes choses étaient restées en place.

Qui avait été assez hardi ?

Dans un grondement de folie furieuse, un nom, un seul, monta à ses lèvres :

— Nicky Lariss !…

L’homme lui semblait tout indiqué. Il ne chercha nulle part ailleurs. Il ne pensa ni à Rose-Lys dont il connaissait l’énergie, ni à Rolande, dont il connaissait la vaillance, ni même à Simon… C’était Nicky, pas un autre.

Il sonna et raffermissant sa voix qui resta étouffée et tremblante :

— Cherchez partout Nicky Lariss et envoyez-le-moi sur-le-champ…

Nicky attendait. Il était prêt. Il voulait jouir de son triomphe et de sa haine. Et il souriait, quand il entra… Quand il entra, il ne salua pas… Quand il entra, il ne regarda même pas vers le coffre-fort éventré… Et entre les deux complices, il n’y eut pas d’abord d’autres paroles que celles-ci :

— C’est toi, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Tu te venges ?

— Oui.