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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— Je te rachète le document le prix que tu voudras…

— Tu ne pourrais plus le payer…

— Je mettrai à ce rachat toute la fortune que j’ai gagnée pendant la guerre…

— Il est trop tard…

— Je te donnerai Isabelle… Isabelle que tu aimes…

— Ta volonté ne suffit pas… il faudrait celle de ta fille… Tu ne pourrais la contraindre.

— Alors, je te tuerai…

— Je suis sur mes gardes… et toutes mes précautions sont prises.

Alors, Sturberg se tut. Il marchait à grands pas de long en large dans son cabinet et Nicky Lariss, une main dans sa poche et tenant prêt son revolver, ne le perdait pas de vue… Longtemps, le silence dura…

Tout à coup, Sturberg s’arrêta devant Nicky :

— Que m’importe que la lettre de François-Ferdinand soit entre tes mains ou entre les miennes… n’avions-nous pas reçu tous les deux mission de la reconquérir ?

— Cette lettre ne reprendra pas le chemin de l’Autriche…

— Que comptes-tu en faire ?

— Je ne l’ai plus… et je me désintéresse de ce qu’il peut en advenir…

Sturberg chancela sous ce coup inattendu.

Il eut à peine la force de demander encore :

— Tu as remis le document à Mlle de Chambry ?

Avec un sourire énigmatique Nicky Lariss répondait :

— Il est entre les mains de celle qu’il intéresse le plus…

Sturberg s’élança sur Nicky, prêt à le broyer dans ses mains puissantes.

Nicky esquiva le choc… Sturberg alla se buter contre le bureau et quand il se retourna pour renouveler