Ses yeux profonds se relevèrent sur Simon, d’abord, sur Rolande ensuite…
— Norbert t’aime… et c’est lui qui m’a suppliée…
— Il m’aime ?…
— Oui…
Rose-Lys rabaissa les paupières pour voiler, sur ses yeux, une ombre rapide apparue.
Rolande l’embrassait.
— Il est inquiet… Il m’attend… Rassure-moi… Rassure-le !…
Rose enveloppa Simon d’un regard de longue et dernière tendresse.
— Je veux que ce soit vous, Simon, qui alliez lui annoncer la nouvelle… Je serai sa femme… dites-le-lui !… Sa femme aimante et fidèle…
Simon était parti, courant vers Clairefontaine, infiniment ému car il se rappelait les confidences que, jadis, lui avait faites Jean-Louis.
Les deux jeunes filles étaient seules.
Alors, Rolande se pencha vers Rose-Lys.
Et elle ne lui dit que ces deux mots :
— Je savais !!
Deux jours après, le document était versé par Simon, à son passage à Paris, au ministère des Affaires étrangères, où il fait partie des pièces secrètes établissant la responsabilité de la guerre et la préméditation de l’Autriche.