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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— À ton tour, maintenant… Et tu vas décider de ma vie…

Simon prit la lettre, regarda un instant Norbert qui avait les yeux baissés et Rolande éperdue d’angoisse…

Peut-être devina-t-il… Peut-être même avait-il deviné depuis longtemps…

Un peu de feu flambait dans la cheminée.

Il y jeta le papier qui se tordit et se réduisit en cendres…

— Je n’ai pas besoin de lire, fit-il… Quant à ta vie, j’en ai décidé depuis longtemps…

L’émotion était trop forte pour Rolande… Elle s’était évanouie dans les bras de Norbert. Et Norbert murmurait à Simon :

— Tu veux donc que je t’aime mieux qu’un frère ?

— Oui, je le veux… Ne m’avait-elle pas ordonné de faire ta conquête ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sa permission terminée, Simon était sur le point de repartir.

— Auparavant, dit Rolande, nous avons une mission à accomplir…

Un regard l’interrogea.

— Viens… il s’agit de Rose-Lys…

La jeune fille traversait le jardin. Rolande l’appela. Elle accourut.

— Rose, dit Rolande, j’ai voulu que Simon fût auprès de moi au moment où je vais t’adresser… certaine demande… qui te surprendra peut-être… mais à laquelle, moi, je m’attendais depuis quelque temps…

Rose-Lys sourit :

— Que de mystère !

— Rose… Rose, veux-tu être ma sœur… veux-tu être la sœur de mon mari ?

La jolie paysanne se troubla… resta silencieuse longtemps…