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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

se déroula sur ses épaules, puis elle tendit les poings vers les soldats en hurlant :

— Vous êtes des bandits et je ne vous dirai rien…

Sturberg remit sa montre dans sa poche et se tourna vers les soldats.

Dans ce geste, il aperçu Nicky Lariss contre une fenêtre ouverte sur le jardin. Nicky se penchait, revolver à la main… Une grande ombre venait soudain de passer dans le plein soleil et de s’engouffrer dans le pavillon… L’ombre s’y agita contre les murs et Nicky ne pouvait distinguer le corps dont la silhouette se projetait ainsi… Mais les branches du cerisier remuèrent, vacillèrent comme si elles eussent été secouées par un fort coup de vent. Or, pas la moindre brise n’agitait les feuilles, aux autres arbres… Phénomène singulier…

L’ordre suprême — celui du meurtre de Pulchérie, — resta suspendu aux lèvres de Sturberg.

Le cerisier remuait toujours, remuait de plus en plus…

Deux larges mains s’agrippèrent à une branche… la branche se balança désespérément…

Puis, au ras du mur, une tête parut…

Alors, Nicky Lariss leva son revolver et visa posément, lentement, à la cible.

Le coup partit…

Les mains ne lâchèrent pas tout de suite… puis, les doigts se desserrèrent… et l’on entendit la chute lourde d’un corps.

— Vieille, dit Sturberg, tu as de la chance, et je n’ai plus besoin de toi.

Les soldats s’étaient précipités dans le jardin.

Jean-Louis n’était pas mort.

L’un d’eux l’acheva, en lui broyant le crâne à coups de crosse.

Mais, sur son cadavre, Sturberg ne trouva rien.