I
dans la pochette de cuir
Le régiment partit avec une telle précipitation que Simon n’eut pas le temps de se séparer du dépôt confié par Rolande.
Il le portait enfermé dans un étui de cuir suspendu par un cordon contre sa poitrine et, dans cette même pochette, il avait placé les photographies de tout ce qu’il avait de plus cher au monde : Rolande et Jean-Louis. Ainsi, parmi les travaux et les fatigues, les joies ou les tristesses, il continuerait de vivre auprès d’eux…
Mais un regret lui venait :
— Ce document dont il avait la garde, quand il l’avait accepté il savait pouvoir le défendre, et déjà il l’avait défendu contre deux bandits, dans une rue déserte de Sedan, mais qu’adviendrait-il désormais, au milieu des dangers de demain ?
Il avait pensé à l’envoyer à son père.
Il ne l’osa.
En ce bouleversement des premiers jours de la mobilisation, sa lettre fût-elle arrivée ? Et comment