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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

mettre en rapport, et qui pourront au besoin vous être utiles… Les principaux de ces bureaux ont leur siège, rue de Bondy, tout près des Folies-Dramatiques, et Galerie d’Orléans, au Palais-Royal… Je puis vous y accompagner, si vous le désirez…

Elles remercièrent. Elles ne voulaient pas abuser de cette obligeance.

Elles se mirent tout de suite en quête.

Malgré les détails les plus précis qu’on leur demanda et qu’elles fournirent sur Pulchérie Boitel, ni rue de Bondy, ni Galerie d’Orléans, on ne la connaissait.

Assurément, elle ne s’y était pas fait inscrire et n’avait reçu aucun secours.

— Du moins sous ce nom, dit le secrétaire de l’œuvre.

Le signalement cependant si particulier de la vieille fille, qui ne quittait son chapelet que pour accomplir quelque besogne, et le reprenait tout de suite après la besogne accomplie, n’éveilla aucun souvenir.

Elles pensèrent :

— Peut-être a-t-elle changé de nom ?

C’était invraisemblable. Changer de nom, cela lui eût semblé chose impie, presque sacrilège.

Elles revinrent à plusieurs reprises aux bureaux. Elles y reçurent toutes les fois la même réponse.

— Tout à fait inconnue… Mais pourquoi n’essayez-vous pas de la retrouver en vous adressant aux journaux ?… Souvent, cela réussit…

— Comment faire ?

— Certains journaux, et parmi les plus répandus, insèrent volontiers de courtes notes d’appels de réfugiés séparés de leurs familles, et qui essayent d’en retrouver les membres épars… Les réfugiés ont pris l’habitude de lire ces journaux et ces notes… Des enfants ont ainsi bien des fois retrouvé leurs parents désespérés, des frères ont retrouvé leurs sœurs, des femmes leurs maris…