Page:Jules Mary - Les écumeurs de guerre.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
97
LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— Nous essayerons, dirent-elles.

Au ministère, après deux jours de démarches parmi la foule inquiète d’autres suppliants, elles furent fixées sur le sort de Simon et de Norbert.

— Le commandant Simon Levaillant, croix de guerre, trois palmes, avait été fait prisonnier dans l’attaque allemande déclenchée le 21 mars contre la Ve armée anglaise… L’armée refoulée avait reçu des secours français… Le régiment de dragons jeté sur le front nord avait été décimé… après s’être admirablement conduit… On ne signalait pas Levaillant comme blessé… Mais on ignorait dans quel camp de prisonniers il avait été interné… Quant au lieutenant de Chambry, disparu depuis quatre ans.

Ce fut encore par la Suisse qu’elles apprirent plus tard d’autres détails.

Simon était à Mannheim.

Norbert, après une tentative d’évasion, où il avait tué un factionnaire boche, avait été condamné à mort, gracié, et envoyé dans une forteresse du Nord, où il était au secret…

Rolande écrivit pour annoncer son retour en France. Elle leur envoya régulièrement des colis, des vêtements, de la nourriture.

La réponse ne vint jamais. Norbert était pour ainsi dire retranché du monde. Quant à Simon, nous dirons plus loin pourquoi les lettres de Rolande ne purent lui être remises.

Cependant, la bonne madame Camille se montrait dévouée.

Elle ne perdait pas son temps. Active, bienfaisante, on la voyait partout… Deux fois Rose-Lys et Rolande la reconnurent qui traversait de son pas alerte la galerie d’Orléans, au moment où elles-mêmes y pénétraient. Qu’y venait-elle faire ? Quelque nouvelle charité, sans doute ?

Une autre fois, ce fut rue de Bondy, au moment où