Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/357

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l’injuste, puisqu’elle va à supprimer la liberté ; l’impossible, puisqu’elle devrait, pour être logique, remonter au delà de 1789, et restaurer la religion d’État. Hélas ! savent-ils si peu l’histoire, qu’ils osent encore alléguer cette chimère de l’unité religieuse ? Ne voient-ils pas à toutes les pages de nos annales qu’il en coûte moins de souffrir un schisme que de l’écraser ? Ont-ils oublié les scènes sanglantes de la Ligue et des Dragonnades ? et tous les pouvoirs ébranlés, jusqu’au pouvoir royal, par les ridicules querelles qu’enfanta la bulle Unigenitus ? Qu’espèrent-ils d’un système bâtard qui consiste à chercher l’unité religieuse dans un temps de scepticisme et de discussion universelle, et à la chercher sans avoir même le seul secours qui puisse donner à des hommes politiques l’illusion d’y atteindre, le secours d’une religion d’État ?




    cupation des choses de l’âme, de la vérité religieuse, ne va pas sans discussion. Elle amène le choc des idées, elle provoque des divisions, elle ne se conçoit pas sans prosélytisme. Otez le prosélytisme, et vous aurez la paix, mais la paix des tombeaux, la paix de la mort. » (Procès de Jonsac, broch. in-8. Meyrueis, 1857. Plaidoyer de M. E. de Pressensé, p. 10)