Page:Jules Simon - La liberte de conscience, 1872.djvu/421

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temps à rester près de vous… Je vous fais un commandement nouveau, qui est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés[1]. »

Il me semble en vérité qu’il faut fermer les yeux à la lumière pour voir autre chose dans l’Évangile qu’une constante prédication de la charité ; et qu’il faut aimer la contradiction, pour faire tous les jours appela la haine et à la violence, quand on regarde l’Évangile comme la parole même de Dieu, et quand on fait profession d’en pratiquer les maximes.

Lisons encore le chapitre même où Jésus-Christ établit son Église, et voyons s’il y autorise l’emploi de la force. Voici ses paroles, que l’on cite tous les jours, et dont il faudrait pourtant savoir se pénétrer puisqu’on les a sans cesse à la bouche : « Allez, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. En quelque maison que vous entriez, dites d’abord : « Que la paix soit dans cette maison[2]. »

Et ailleurs : « Simon, fils de Jean (c’est saint Pierre), m’aimez-vous plus que ne font ceux-ci ? » Il lui répondit : « Oui, Seigneur ; vous savez que je vous aime. » Jésus lui dit : « Paissez mes agneaux. »

« Il lui demanda de nouveau : « Simon, fils de Jean, m’aimez-vous ? » Pierre lui répondit : « Oui, Seigneur ; vous savez que je vous aime. » Jésus lui dit : « Paissez mes agneaux. »

« Il lui demanda pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimez-vous ? » Pierre fut touché de ce qu’il lui demandait pour la troisième fois : « M’aimez-vous ? » et lui dit : « Seigneur, vous savez toutes choses ; vous connaissez que je vous aime. » Jésus lui dit ; « Paissez mes brebis[3]. »

C’est bien la même doctrine que saint Paul répète dans

  1. Saint Jean, XII, 33, 34.
  2. Saint Luc, I, 3 et 5.
  3. Saint Jean, X, 15, 16 et 17. — Cf. I Saint Pierre, V, 2. « Pascite gregem Dei aon coactè sed spontanè. »