Je le décide. Il fera son hamac lui-même à bord du navire, et personne ne saura que le lapin a pleuré !
Si je parlais aussi à Vidaljan ?
C’est le fils d’un rat-de-cave ; il reçoit, comme moi, des roulées à tout casser.
Encore un qui voudrait être ce que son père ne voudrait pas qu’il fût : il voudrait être escamoteur.
Il est venu un escamoteur au collège. Les élèves payaient vingt sous. Vidaljan a eu le malheur d’être choisi pour monter sur l’estrade et tenir le paquet de cartes ; il a vu couper le cou à la tourterelle, brûler le mouchoir ; il a frôlé Domingo, le compère.
« Pardon, mon ami, qu’avez-vous là dans votre poche ? »
Et l’on a retiré de sa poche une perruque.
« Vous portez donc vos économies dans vos cheveux ? »
Et on rafle sur sa tête une pièce de cinq francs.
« Maintenant, mon ami, je vous remercie. »
Il est descendu à sa place devant tout le collège, entouré, questionné, envié ; sa classe crève de jalousie.
Pourquoi est-ce lui qu’on a pris ? Qui l’a fait choisir ?
« Il a de la chance, » a dit Ricard aîné, qui pense que, la nuit prochaine…
Depuis cette soirée où il a eu son rôle, éclairé par toutes les bougies du sorcier, objet de l’attention de la foule, dévoré par les regards des grands et des moyens, depuis ce jour-là, la résolution de Vidaljan