Page:Jules Vallès - L'Enfant.djvu/372

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Cette après-midi l’examen.

Je repasse, je repasse, comme si je pouvais avaler le Manuel en trois bouchées.

« Monsieur Vingtras ! »

C’est mon tour.

On tire les boules.

« Traduisez-moi ceci, traduisez-moi cela. »

Je traduis comme un ange.

« On voit, dit publiquement le doyen, non seulement que vous avez été bercé sur les genoux d’une tête universitaire, mais encore que vous vous êtes abreuvé aux grandes sources, que vous avez passé par cette belle école de Paris, à laquelle nous avons tous appartenu. (Se ravisant) : Ah ! non, pas tous ; il y a notre collègue M. Gendrel. »

M. Gendrel est le professeur de philosophie. Il est licencié de province, docteur ès lettres de province ; il n’a pas bu aux fortes sources comme eux, comme moi, et, comme c’est un cafard, à ce qu’on dit, le doyen le pique chaque fois qu’il le peut. Il m’a pris pour prétexte à l’instant.

M. Gendrel est jaune, jaune comme un coing, avec des lunettes comme celles de Bergougnard.


Je passe par le professeur de mathématiques avant d’arriver à lui.

Je ne sais pas grand-chose de ce qu’on me demande, mais l’éloge qu’on vient de m’adresser publiquement engage le professeur à être indulgent.

« Qu’est-ce que le pendule compensateur ?