Page:Jules Vallès - L'Enfant.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— C’est un pendule qui compense.

— Bien, très bien ! »

Se penchant à l’oreille du doyen :

« Il est intelligent. »

Se retournant vers moi :

« Et la machine pneumatique, quel est son usage ?

— La machine pneumatique ?…

— Oh ! je ne vous demande pas grands détails. C’est pour faire le vide, n’est-ce pas ? Et si on met des oiseaux dedans, ils meurent. Bien, très bien ! »

Il reprend :

« Vous avez en géométrie la section d’un cône ? »

Oui, mais il me faut un chapeau pour faire une bonne démonstration, comme avec les plâtres du vieil Italien, et je la fais à la bonne franquette.

Prenant un chapeau qui me tombe sous la main, et d’où je retire un vieux mouchoir, je coupe mon cône.

On rit dans la salle parce que la coiffe est très grasse et le mouchoir très sale ; les examinateurs me regardent avec un sourire de bonne humeur.

Le professeur de mathématiques, qui décidément veut faire sa cour au doyen (il doit épouser sa fille), me parle à son tour :

« Monsieur, on voit que vous préférez Virgile à Pythagore ; mais comme le disait si bien monsieur le doyen tout à l’heure, vous avez bu aux grandes sources, et Pythagore même en a profité. »

Murmure flatteur.

Encore un coup à Gendrel !

C’est à lui que j’ai affaire maintenant.