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Page:Jules Vallès - L'Enfant.djvu/382

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« Mère, donne-moi donc une bougie.

— Ça n’éclaire pas mieux, va, c’est un peu plus propre, mais ça éclaire moins bien, et c’est beaucoup plus cher, vois-tu ! »

J’écris à mon père ! je rature, et je rature !

Tout en écrivant, il m’est venu de la sensibilité, j’ai peur de paraître faible.

Je recommence ; c’est difficile et douloureux.

Ah ! ma foi, non ! et je déchire encore…

Je vais mettre deux lignes seulement, — pas deux lignes, — quatre mots. Ça m’évitera ce « vous, » et ce que je veux dire y sera tout de même. J’écris simplement ceci :


JE VEUX ÊTRE OUVRIER.


« Ton père est furieux, » me glisse à l’oreille ma mère, qui vient de remettre le bout de papier.


Il me rencontre dans un corridor :

— Tu te f… de moi, dis… ?

Il lève la main, et j’ai cru qu’il allait m’écraser.

L’abîme est creusé, — il va arriver un malheur.