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l’île mystérieuse.

crépuscule, il fut possible de voir qu’elle avait été construite en planches recouvertes d’une épaisse toile goudronnée.

La porte, à demi fermée, fut repoussée par Pencroff, qui entra d’un pas rapide…

L’habitation était vide !


CHAPITRE XIV


Inventaire. — La nuit. — Quelques lettres. — Continuation des recherches. — Plantes et animaux. — Grand danger couru par Harbert. — À bord. — Le départ. — Mauvais temps. — Une lueur d’instinct. — Perdus en mer. — Un feu allumé à propos.


Pencroff, Harbert et Gédéon Spilett étaient restés silencieux au milieu de l’obscurité.

Pencroff appela d’une voix forte.

Aucune réponse ne lui fut faite.

Le marin battit alors le briquet et alluma une brindille. Cette lumière éclaira pendant un instant une petite salle, qui parut être absolument abandonnée. Au fond était une cheminée grossière, avec quelques cendres froides, supportant une brassée de bois sec. Pencroff y jeta la brindille enflammée, le bois pétilla et donna une vive lueur.

Le marin et ses deux compagnons aperçurent alors un lit en désordre, dont les couvertures, humides et jaunies, prouvaient qu’il ne servait plus depuis longtemps ; dans un coin de la cheminée, deux bouilloires couvertes de rouille et une marmite renversée ; une armoire, avec quelques vêtements de marin à demi moisis ; sur la table, un couvert d’étain et une Bible rongée par l’humidité ; dans un angle, quelques outils, pelle, pioche, pic, deux fusils de chasse, dont l’un était brisé ; sur une planche formant étagère, un baril de poudre encore intact, un baril de plomb et plusieurs boîtes d’amorces ; le tout couvert d’une épaisse couche de poussière, que de longues années, peut-être, avaient accumulée.

« Il n’y a personne, dit le reporter.

— Personne ! répondit Pencroff.

— Voilà longtemps que cette chambre n’a été habitée, fit observer Harbert.

— Oui, bien longtemps ! répondit le reporter.