du Brésil, et j’ai reçu avis, que ces jours-ci, je recevrais par le Staimer Boot.
BAPTISTE. — Celui qui n’a pas encore été connu, Un époux pour mademoiselle.
VAN CARCASS. — Un singe de la plus grande espèce.
BAPTISTE. — Un singe ! vous la donnez à un singe !
ÉTAMINE. — Jamais !
VAN CARCASS. — Non point un roquet de singe, un sapajou, un ouistiti, mais l’espèce qui manquait encore à mon cabinet d’histoire naturelle, mais un véritable homme des bois, l’unique, le dernier des chimpanzés !
BAPTISTE. — Un chimpanzé !
ÉTAMINE. — Et qu’allons-nous faire de cette vilaine bête ?
BAPTISTE. — Et voilà l’être auquel vous allez provisoirement m’attacher !
VAN CARCASS. — N’ayez pas peur, Baptiste ! cet animal n’est féroce que lorsqu’il est parvenu à l’âge mûr !
BAPTISTE. — Mais est-il jeune celui que vous attendez ?
VAN CARCASS. — C’est ce que j’ignore complètement.
BAPTISTE. — Eh ! bien ! merci ! un homme des bois, un orang-outan.
VAN CARCASS. — Où tend ce discours ?
BAPTISTE. — Je refuse positivement de frayer avec lui.
VAN CARCASS. — Vous n’avez pas le sens commun, Baptiste.
BAPTISTE. — Non, je l’ai noble, et je ne suis pas fait pour être le valet de chambre d’un magot !
VAN CARCASS. — Prenez garde ! ce singe devient mon hôte, mon commensal !
BAPTISTE. — Comment, sale ! très sale même.
VAN CARCASS. — Et je ne souffrirai pas que les lois de l’hospitalité soient violées chez le docteur Van Carcass.
VAN CARCASS. — Voyez qui va là ?
ÉTAMINE. — C’est lui sans doute !
VAN CARCASS. — J’ai reconnu sa voix !… obéissez Baptiste.
Sois heureuse, ma fille, ce chimpanzé manquait au bonheur et au muséum de ton père.