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nières différentes : ou on veut l’examiner dans chaque cas particulier, c’est-à-dire, séparément pour chaque maladie, ou bien, on élague tout cas particulier et on se propose de l’étudier comme constituant une branche importante de la pathologie générale. C’est seulement sous ce dernier point de vue que je dois l’envisager ici.

Deux opérations distinctes sont nécessaires pour établir le diagnostic : la première consiste à prendre tous les renseignements que l’on juge utiles auprès de la personne chargée de veiller sur l’animal, à se rendre compte de tous les phénomènes que présente le malade, et à saisir tous les symptômes ; la seconde, bien plus difficile, consiste à grouper les divers signes, les divers symptômes, à leur accorder leur véritable signification, à tirer tout le parti possible des renseignements fournis, et à arriver enfin à une solution, le diagnostic.

La recherche et l’étude des signes constitue la partie matérielle du diagnostic, l’art, si on le veut ; l’interprétation de ces mêmes phénomènes en est la partie intellectuelle, la partie raisonnée, la science. On pourrait appeler l’une séméiotechnie, l’autre séméiologie, et réserver à l’ensemble le nom de science du diagnostic. Cette distinction de l’art et de la science, du procédé d’application et de la spéculation intellectuelle, est la même que celle qui existe dans toutes les branches des connaissances humaines, mais, avec cette différence, qu’ici leur liaison est plus intime, plus indispensable que partout ailleurs. On peut, en effet, étudier isolément la physique spécu-