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lative et la physique d’application, la chimie théorique, indépendamment de la chimie pratique ; mais il n’en est pas de même en médecine : peut-on raisonner, en effet, dans la science des maladies, si l’on n’a pas sous les yeux des phénomènes propres à fixer l’attention, et, d’un autre côté, quand ces phénomènes se montrent, quel intérêt peut-on avoir à en constater l’existence, si ce n’est pour les interpréter et en tirer des déductions pratiques ?

Les animaux ne pouvant rendre compte des circonstances à la suite desquelles leur affection s’est développée, pas plus que donner le moindre renseignement sur leur état actuel, le praticien est alors obligé de chercher les éléments de la diagnose auprès des personnes intéressées à la conservation du malade et dans l’étude des phénomènes qui tombent sous les sens. Ce double procédé comprend : l’anamnèse et l’examen objectif du malade.


Anamnèse (ἀνάμνησις, de ἀναμιμήσϰεσθαι se souvenir), signes anamnestiques ou commémoratifs. — L’anamnèse a pour but de faire connaître le passé du sujet, son histoire antérieure à la maladie, en un mot, tous les phénomènes qui ont précédé ceux que l’on constate au moment de l’examen.

On a maintes fois avancé que les animaux n’ayant pas d’idée préconçue au sujet de leurs maladies ne pouvaient, par cela même, induire le praticien en erreur.

Malgré la réalité incontestable de ce fait, on est cependant bien loin d’avoir les avantages qu’il sem-