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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/126

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et lui fait voir au microscope d’une fatale prévention, ce qui l’aurait à peine frappée dans toute autre circonstance. Dans son délire jaloux, elle se plaît à se tourmenter : et telle est sa folie, qu’elle court avec empressement au devant de tout ce qui peut augmenter ses craintes et changer ses soupçons en la plus cruelle certitude.

Du moment où je crus que mon amant pouvait m’être infidèle, je fis épier toutes ses démarches : mes craintes n’étaient que trop fondées ; j’appris qu’il revoyait cette femme avec laquelle il avait vécu avant son voyage à Amsterdam. Cette nouvelle fit sur moi une impression plus vive encore que je ne m’y étais attendue ; sans doute mon amour-propre blessé autant que ma tendresse pour mon amant, contribua encore à augmenter la douleur que j’éprouvai. Outre que l’infidélité de van Hove était une insulte faite à ma vanité, je croyais qu’il devait m’être autant attaché par reconnaissance que par amour,