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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/128

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» mail : c’est-là, et par la voie des armes, que je suis résolue de décider à qui des deux il restera : pour peu que vous ayez du courage, vous ne manquerez pas au rendez-vous. Je vous laisse le choix des armes et attends une réponse catégorique. »

Le lecteur aura sans doute peine à croire que j’aie écrit sérieusement ce billet, et dans le dessein d’en venir réellement aux voies de fait ; ceux surtout qui regardent le courage comme une qualité affectée uniquement à leur sexe, riront de ce cartel et le prendront pour une fanfaronnade. Mais pourquoi les femmes n’auraient-elles pas du courage comme les hommes ? Ne sont-elles pas organisées comme eux ; n’ont-elles pas les mêmes idées, les mêmes sensations, les mêmes sentiments ? Et si le courage, dans la plupart des hommes, n’est qu’une espèce d’exaltation, d’enthousiasme occasionné par différents motifs, pourquoi les femmes plus sensibles et plus passionnées encore, ne