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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/129

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seraient elles pas aussi courageuses ? Je ne parle point ici de cette intrépidité froide qui est la suite d’un système réfléchi, d’un effort presque surnaturel de raison, et qui porte à affronter les plus grands dangers, sans autre motif que celui de ne les point craindre ; il est peu d’hommes qui en soient doués ; presque tous ne sont braves, que parce que l’amour de la gloire, la vanité, l’ambition, la crainte de la honte sont plus forts chez eux que la crainte de la mort. L’excès de la jalousie, l’amour qui fait tant de prodiges, peut donc donner à une femme ce courage factice qui a la même apparence, les mêmes effets que la véritable valeur.

J’en offre l’exemple au lecteur ; ce furent ces deux sentiments qui me dictèrent la lettre que j’envoyai à ma rivale, et en l’écrivant j’étais très résolue de guerroyer avec elle si elle acceptait mon défi. Le même jour je reçus sa réponse. La voici.

« Le ton impératif avec lequel vous