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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/218

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dîner avec son épouse pour l’Angleterre. — Cette réponse ne me laissa plus douter de mon malheur ; je ne crus pas devoir en dire davantage à l’hôte ; je remontai dans ma chambre en chargeant d’imprécations le moine. Quel monstre, me dis-je à moi-même ! payer ainsi mes bienfaits par la plus noire ingratitude ! abuser de ma confiance pour me voler d’une manière aussi atroce ! mais n’ai-je pas mérité mon malheur par ma sotte crédulité ? Ne savais-je pas de quoi ce scélérat était capable ; le récit de son histoire, sa conduite pendant notre liaison, ne devaient-elles pas me faire voir ce que j’avais à attendre de lui ? on peut aimer le plaisir, son attrait peut nous induire dans des faiblesses, mais se faire un jeu de séduire l’innocence, enfreindre sans le moindre scrupule les lois divines et humaines, étouffer cette voix de la conscience qui nous dicte nos devoirs envers les autres, tromper aussi indignement ceux à qui on doit de la reconnaissance, enfin ne connaître d’autre