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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/219

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guide que son intérêt, d’autre règle que ses passions, et tout sacrifier pour les satisfaire ; sans doute il n’y a qu’un moine, et un moine apostat dans le cœur, qui puisse être capable de cet excès de dépravation.

En rentrant dans ma chambre, je trouvai qu’effectivement Jérôme avait enlevé tous les effets qu’il tenait de ma générosité ; il y avait même joint quelques-uns des miens qu’il avait trouvés le plus à sa convenance, outre mon argent et mes bijoux. Je crus inutile de faire faire des perquisitions ; à coup sûr elles eussent été infructueuses ; les fripons sont aussi adroits à se soustraire au châtiment, qu’ils le sont à vous tromper. Je me bornai donc à gémir sur mon sort qui me dépouillait si subitement d’une petite fortune sur laquelle j’avais fondé le bonheur de plusieurs années. J’avais encore heureusement au doigt une assez belle bague, je la vendis pour payer mon hôte, qui, voyant Jérôme parti et ayant appris mon mal-

  
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