m’ouvrir son cœur : Pourquoi, me
répondit-il, porterais-je une nouvelle
atteinte à votre sensibilité par le récit de
mes malheurs ! Ce serait vous affliger
gratuitement, puisque ces malheurs
sont d’une telle nature, qu’il vous serait
impossible d’y porter remède, même
par les plus tendres consolations. Non,
ajouta-t-il avec un mouvement de désespoir,
il n’est plus rien qui puisse soulager
mes maux ; l’espérance même, cette
consolation qui reste aux malheureux,
m’est entièrement ôtée, et je n’ai plus
qu’à mourir. — Je fis de vains efforts
pour remettre le calme dans l’âme de
mon infortuné compatriote, il paraissait
sourd à tous mes discours ; je le quittai
presqu’aussi affligée que lui. Il faut, me
dis-je à moi-même, que ce jeune homme
soit bien malheureux, puisque les consolations
d’une femme, et d’une jolie
femme… ne produisent aucun effet sur
lui. Cette dernière réflexion prouvera
que, dans notre sexe, la vanité ne perd
jamais son influence, et qu’elle se mani-
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