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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/226

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Le lendemain de la conversation que je viens de rapporter, je venais de me lever, et j’étais occupée à m’habiller, lorsque tout à coup l’explosion d’une arme à feu retentit avec fracas dans la maison, et me fit tressaillir ; ce mouvement de frayeur fut suivi d’un sentiment plus douloureux encore, causé par une idée qui me vint presqu’en même temps. Ciel, m’écriai-je, serait-il possible, ce malheureux jeune homme…! Je ne pus en dire davantage, et je restai immobile à la même place, presque sans oser respirer, comme si le plus léger mouvement que j’eusse fait, eût pu servir à confirmer mon soupçon. — Cependant l’hôte et plusieurs personnes de l’auberge étaient accourus au bruit de l’arme à feu. Je fis un effort sur moi même et sortis de ma chambre. Une fumée assez épaisse qui sortait de celle de mon compatriote, qui était entr’ouverte, indiquait assez d’où le coup était parti. On y entra, je suivis les autres ; hélas ! mes craintes n’étaient que trop fondées ;