arrivée, et si quelque chose m’en faisait
ressouvenir, c’était l’empreinte désagréable
que le fatal tissu avait laissé à
mon cou, après avoir manqué de terminer
mes jours. Ce n’était pas là sans
doute un petit désagrément, surtout
pour une femme qui a ordinairement
cette partie du corps en évidence.
Cependant insensiblement, et au moyen
d’une eau que mon Chirurgien me
donna, et dont je me lavais plusieurs
fois par jour, cette empreinte diminua
et disparut presqu’entièrement. J’eus
soin par la suite de porter constamment
un ruban au cou, de manière que le peu
de rougeur qui me restait, était absolument
invisible. Il est toujours fort désagréable
d’avoir été pendu, fût-ce pour la
bonne cause, et quoiqu’il soit fort rare
de vivre encore après une épreuve de
cette espèce, on n’aime point à devenir
une espèce de prodige et l’objet de
l’admiration et de l’étonnement pour un
pareil sujet.
Lorsque les passions ne sont plus si vives, et que l’expérience nous a éclairés