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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/342

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une demeure qui m’eût rappelé sans cesse la perte que j’avais faite. Je pris un logement dans les environs du Palais royal, c’est-à-dire au centre de la capitale. Je vécus pendant quelque temps seule et sans former aucune liaison intime, mais cette vie n’était pas pour cela dépourvue d’agréments ; le tableau aussi piquant que varié que j’avais sans cesse sous les yeux, l’intérêt de tout ce qui se passait occupait agréablement mon attention ; on sait combien le séjour de Paris a d’attraits ; c’est l’endroit de la terre où l’on connaît le moins l’ennui ; les pauvres y sont trop occupés, les misérables souffrent trop, les riches ont trop de diversion pour connaître ce poison de la vie. D’ailleurs, le caractère naturel des habitants aide encore à l’écarter ; il les tient dans une activité continuelle qui attache toutes leurs facultés en leur présentant constamment un but auquel leur ardeur naturelle les fait tendre avec énergie. Comme à l’époque dont je parle,