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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/366

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attendre lorsqu’un matin j’entendis un bruit de mousqueterie et d’artillerie ; je ne doutais pas qu’il se passât quelque chose de sérieux dans la ville ; ce bruit continua pendant plusieurs jours d’une manière plus ou moins vive ; je l’entendais avec plaisir, dans l’espoir qu’il hâterait peut-être ma délivrance ; cet espoir augmenta encore lorsque mon geôlier m’eut confirmé ce que je présumais, savoir que les patriotes étaient aux mains avec les Autrichiens ; enfin, j’appris par lui que ces derniers avaient évacué entièrement la ville, et que les patriotes en étaient maîtres absolus. Cette nouvelle me causa la plus grande joie ; j’écrivis sur le champ, d’après le conseil du geôlier, une lettre à la Municipalité, par laquelle je l’instruisais des causes de ma détention et demandais à être délivrée ; le même jour le Magistrat envoya un de ses membres qui, après m’avoir fait rendre compte de ce qui s’était passé, me dit que j’étais entièrement libre, et que je pouvais aller où