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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/370

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tion de M. Vander Noot ; l’appartement dans lequel il me reçut, était des plus magnifiques ; la table était couverte pour deux personnes seulement. Ce dîner en tête-à-tête me confirma dans l’opinion que le Président n’avait point été insensible à ma figure française, et que dans cette entrevue il voulait probablement me sonder. Comme j’étais suffisamment aguerrie, je ne craignis point de me soumettre à cette épreuve, persuadée, comme je l’étais, que le défenseur de la liberté belgique saurait respecter la liberté individuelle, et qu’il ne me ravirait que ce que je voudrais bien accorder.

Le repas fut servi sans profusion, mais avec goût. Un excellent bourgogne, que je trouvai plus délicat qu’aucun que j’eusse jamais bu dans ma patrie, me fit faire la réflexion que c’est ordinairement en pays étranger qu’on boit le meilleur vin de France ; cette douce liqueur m’inspira bientôt la plus grande gaîté, ainsi qu’à M. Vander Noot. Après avoir