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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/373

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qu’il me porta jusqu’à la dernière faiblesse, pour ainsi dire sans que je m’en aperçusse. Le tempérament, l’absence ou du moins l’affaiblissement de ma raison causèrent ma défaite.

Il est des cas où une femme qui a cédé comme moi, revenue de son extase, ne peut se rendre compte à elle-même de ce qui a occasionné sa défaite ; sans le vouloir, sans avoir eu aucune raison, aucun penchant, elle a faibli, elle a manqué à ses principes, souvent même à sa vertu : la faiblesse naturelle à notre sexe est sans doute la première cause de cette espèce de phénomène ; joignez-y un concours de circonstances imprévues, l’ascendant toujours plus ou moins fort du tempérament, et souvent les illusions de l’amour-propre et de la vanité : toutes ces causes qui, seules et par elles-mêmes ne pourraient rien, se trouvant réunies, forment une force qui renverse la raison et nous fait agir contre notre système. Une femme ne peut donc jamais répondre d’elle-même ; c’est