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hypocrisie, son égoïsme et sa coupable lubricité, mais ce que j’ai différé de dire au lecteur, c’est que depuis que j’avais refusé de satisfaire son goût ultramontain, et surtout depuis l’impromptu dont j’avais régalé sa face hétéroclite, son amour pour moi avait beaucoup diminué. Une femme, quand même elle n’aimerait point son amant, est toujours clairvoyante sur ce point, et elle ne manque jamais d’être plus ou moins sensible à cette diminution de tendresse ; dans ce cas l’amour-propre supplée amplement à l’amour ; ainsi en partant avec van Dick, outre que je satisfaisais au plus doux penchant de mon cœur, j’évitais un désagrément auquel j’aurais été exposée tôt ou tard, celui d’être quittée la première, et l’on sait que personne n’aime d’être prévenu à cet égard.

Le lendemain de mon entrevue avec mon amant, je réalisai la plus grande partie de mes effets ; je ne gardai qu’un coffre avec le plus nécessaire ; je me