Aller au contenu

Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/456

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 446 —


qu’il lui fût fait la moindre violence ; mais ces paroles ne rassurèrent pas ma chère maîtresse, elle et sa tante commencèrent à pousser des cris aigus ; cependant les hommes masqués voyant que nous faisions bonne contenance, s’arrêtèrent comme pour délibérer sur ce qu’ils avaient à faire ; quelques moments après, celui qui était à leur tête, fit un signe, et au même instant ils fondirent sur nous en faisant une décharge de leurs pistolets.

Pourquoi les coups de ces scélérats ne m’atteignirent-ils pas tous ? Pourquoi le ciel ne me choisit-il pas pour victime ? je ne traînerais pas une vie malheureuse ; je n’aurais pas à gémir sur le sort d’un tendre ami, d’une maîtresse adorée. Enfin, que vous dirai-je, continua l’ermite, en versant un torrent de larmes, mon ami tomba mort de son cheval, deux balles lui avaient percé la poitrine ; à ce spectacle je perdis entièrement la tête et les forces, un nuage me couvrit la vue : je restai immobile de douleur.