qu’il lui fût fait la moindre violence ;
mais ces paroles ne rassurèrent pas ma
chère maîtresse, elle et sa tante commencèrent
à pousser des cris aigus ;
cependant les hommes masqués voyant
que nous faisions bonne contenance,
s’arrêtèrent comme pour délibérer sur
ce qu’ils avaient à faire ; quelques
moments après, celui qui était à leur
tête, fit un signe, et au même instant
ils fondirent sur nous en faisant une
décharge de leurs pistolets.
Pourquoi les coups de ces scélérats ne m’atteignirent-ils pas tous ? Pourquoi le ciel ne me choisit-il pas pour victime ? je ne traînerais pas une vie malheureuse ; je n’aurais pas à gémir sur le sort d’un tendre ami, d’une maîtresse adorée. Enfin, que vous dirai-je, continua l’ermite, en versant un torrent de larmes, mon ami tomba mort de son cheval, deux balles lui avaient percé la poitrine ; à ce spectacle je perdis entièrement la tête et les forces, un nuage me couvrit la vue : je restai immobile de douleur.