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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/467

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seurs zélés de la patrie et des belles. Pleins de respect pour un sexe qui savait encore le mériter, ils ne cherchaient à plaire que par leurs soins et leur tendresse, et en affrontant les dangers, en s’exposant mille fois à la mort ; l’idée que la dame de leurs pensées serait instruite de leurs valeureux efforts, était déjà pour eux la plus belle récompense ; enfin c’était par une suite ininterrompue de hauts faits et de dévouement amoureux qu’ils parvenaient au cœur de leurs maîtresses, et le chemin de la gloire et de l’honneur les conduisait d’un même pas au temple de l’amour et de l’immortalité.

Malheureusement il n’est plus d’Amadis des Gaules, de Roland ; il n’est plus même de Don Quichotte ; notre noblesse, en conservant toute sa fierté, a perdu ses mœurs ; l’amour qui était chez elle une vertu, est devenu un vice ; la galanterie a été substituée à la vraie tendresse, la séduction au dévouement amoureux, et le libertinage à la sensibilité ; cette

  
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