tout d’un coup riche par un hasard aussi
inattendu, je me retirai avec le Chevalier,
bien résolue de m’en tenir là et de ne
plus jouer de ma vie à la banque d’Aix.
Arrivée chez moi, j’étalai mon or, et
dans un transport de joie : Trop précieux
métal, m’écriai-je, c’est donc toi qui fais
le bonheur de l’homme ; c’est toi qui
supplée à tout, et qui procure toutes les
jouissances désirables. Eh bien, puisque
je te possède, je saurai faire de toi un
bon emploi. Le Chevalier me félicita
de mon bonheur. — Voyez lui dis-je
en riant, si le ciel n’est pas pour la cause
patriotique, puisqu’il favorise ainsi ses
partisans. — Oh ! j’en suis bien convaincu,
répondit-il ; au reste, quand
même le Ciel se déclarerait contre cette
cause, qu’elle serait abandonnée par la
plus grande partie de ses défenseurs,
qu’enfin elle succomberait sous les
efforts de ses adversaires, je lui resterais
toujours dévoué puisqu’elle est la vôtre :
mes sentiments ne varieront jamais, et
je dirais avec un auteur ancien : Victrix
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