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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/55

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parti, me prouve plus que jamais que vous êtes absolument déplacée dans une maison comme celle-ci. Mon amour me fait oublier que vous avez reçu le jour de parents à qui très heureusement vous êtes loin de ressembler. Mais mon père n’a pas les mêmes yeux que moi ; le flambeau de l’amour ne les éclaire pas de ses brûlants rayons. Il ne vous a pas vue : voilà son excuse. Il vient de m’écrire de ne rien terminer avant l’arrivée d’un de ses amis chargé de prendre des informations, dont, je ne vous le dissimule pas, je redoute les suites.

À cette apostrophe ridicule et raisonnable à la fois, on croyait entendre un Prince qui s’humanisant avec une soubrette, veut mettre son grand nom à l’abri. Aussi je répondis à mon timoré Docteur qu’il ne tenait qu’à lui d’empêcher ces informations. — Oh Julie, vous ne me rendez pas justice, reprit-il avec vivacité. Quand l’amour emprunte la voix de l’amitié, ne pouvez-vous entendre son langage ? Si je vous aimais