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Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/56

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moins, je ne vous eusse jamais communiqué mes inquiétudes. Je sais qu’on m’observe : lorsque je viens chez vous, je suis constamment épié. Je mourrais sans doute s’il fallait que je fusse privé du bonheur que l’on veut me ravir, et c’est pour prendre avec vous des mesures sur nos entrevues que pendant quelque temps je suis obligé de tenir secrètes, que je me suis enfin déterminé à un aveu que les défenses de mon père ont rendu nécessaire et indispensable.

J’avais, lui dis-je, assez gémi de mon malheureux sort, pour croire qu’il me serait difficile d’en rougir encore. Vous me détrompez. Ces défenses dont vous me parlez le rendent encore plus affreux. Je pourrais faire des observations très simples qui nous déplairaient à tous deux sur cette disproportion de fortune et de naissance que vos parents vous font tant apercevoir. Cependant je me tais ; dites-moi seulement ce que vous trouvez bon que je fasse… Ce qu’il faut, me dit-il, c’est, ne pouvant nous voir en