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LIVRE DEUXIÈME.

mait à répandre des bienfaits. Pendant mille existences, il régna dans ce royaume. Cet endroit est celui où, pendant mille existences, il fit l’aumône de ses yeux.

Ces sortes de monuments sacrés sont innombrables. Le Maître de la loi put les voir tous et leur offrir ses hommages.

Toutes les fois qu’il arrivait à une grande tour (Stoûpa) ou à un grand Kia-lan (Samghârâma), il distribuait aux religieux une partie de l’or, de l’argent, des soieries et des vêtements que le roi de Kao-tch’ang (des Oïgours) lui avait donnés ; il ne partait qu’après avoir fait ces sortes d’offrandes pour montrer l’ardeur de sa foi.

De cet endroit, il se rendit à la ville de Ou-to-kiahan-tch’a (Outakhanda). Il partit ensuite au nord de la ville, traversa des montagnes et des vallées, et, après avoir fait six cents li, il entra dans le royaume de Ou-tchang-na (Oudyâna).

Sur les deux rives du fleuve Sou-p’o-so-tou (Çoabhavastou), il y avait jadis quatorze cents Kia-lan (Samghdrâmas), où l’on comptait dix-huit mille religieux ; maintenant, ils sont la plupart déserts, et le nombre de leurs habitants est considérablement réduit.

Les religieux qui y observent les règles de la discipline et conservent la tradition de la doctrine, se divisent en cinq écoles : 1° Fa-mi-pou (les Dharmagouptas) « les gardiens de la Loi » ; 2° Hoa-ti-pou (les Mahiçâsakas) « ceux qui instruisent la terre » ; 3° In-kouang-pou (les Kâçyapiyas) « les sectateurs de Kâçyapa » ; 4° Choue-i-tsie-yeou-pou (les Sarvâstivâdas) « ceux qui affirment