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LIVRE TROISIÈME.

qui vient de Chine pour chercher la Loi ; si vous le tuez, seigneurs, vous vous attirerez des châtiments sans nombre. Ne voyez-vous pas déjà, dans les vents et les flots, des signes terribles de la colère des esprits du ciel ? Hâtez-vous de vous repentir. »

Les brigands, saisis d’effroi, s’exhortèrent mutuellement au repentir, et, se prosternant jusqu’à terre, renoncèrent à leurs projets homicides.

Dans ce moment, un des pirates ayant touché de la main Hiouen-thsang, il ouvrit les yeux et leur dit : « Mon heure est-elle arrivée ? > — « Maître, répondirent les brigands, nous n’oserions vous faire du mal ; nous désirons, au contraire, vous montrer notre profond repentir. »

Le Maître de la loi, ayant reçu leurs hommages et leurs excuses, leur enseigna que ceux qui se livrent au meurtre, au vol et à des sacrifices impies, endureront, dans la vie future, des souffrances éternelles. « Comment osez-vous, leur dit-il, pour contenter ce corps méprisable, qui passe en im instant comme l’éclair ou la rosée du matin, vous attirer des tortures qui doivent durer pendant un nombre infini de siècles ? »

Les pirates se prosternèrent jusqu’à terre et lui offrirent d’humbles excuses. « Nous étions, lui dirent-ils, frappés d’aveuglement et de folie, et nous avons commis des crimes odieux. Si nous n’avions pas rencontré un maître vénérable dont la vertu a touché les esprits célestes, comment aurions-nous pu entendre ses instructions ? À dater de ce jour, nous jurons de renoncer à