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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

notre infâme métier, et nous voulons que le Maître soit témoin de notre conversion. »

En disant ces mots, ils s’exhortèrent au bien les uns les autres, ramassèrent leurs instruments de meurtre et les jetèrent dans le fleuve ; puis ils restituèrent à chaque passager ses vêtements et ses provisions. Après quoi, ils reçurent tous avec respect les cinq défenses.

Bientôt les vents et les flots se calmèrent. Les pirates, transportés de joie, saluèrent le Maître de la loi et prirent congé de lui.

Les compagnons de Hiouen-thsang sentirent redoubler pour lui leur respect et leur admiration. De près ou de loin, ceux qui apprirent cet événement, en furent émus et émerveillés. Sans l’immense ardeur avec laquelle il cherchait la Loi, comment aurait-il pu opérer un tel prodige ?

De là il fit trois cents li à l’est, passa au nord du Gange et arriva au royaume de’O-ye-mou-kia (Ayamoukha)^^1.

De là il fit sept cents li au sud-est, passa au sud du Gange et au nord de la rivière Yen-meou-na (Yamounâ), et arriva au royaimie de Po-lo-ye-kia (Praydga)^^^2.

Au sud-ouest de la capitale, au milieu d’un bois de Tchen-po-kia ( Tchampakas), il y a un Stoûpa qui fut bâti par Wou-yeou (Açoka). Jadis, dans cet endroit, le Bouddha dompta les hérétiques.

À côté, il y a un couvent où Ti-p’o-pou-sa (Dévabô

1 Inde centrale.

2 Inde centrale.