Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
121
LIVRE TROISIÈME.

dhisattva) composa le traité Kouang-pe-lun (Çâtaçâstra vâipoulyam) et vainquit des hérétiques du petit Véhicule (Hînayâna).

À l’est de la capitale, deux fleuves se réunissent ensemble. À l’ouest du confluent, il y a un plateau qui a quatorze ou quinze li de tour et dont le terrain est droit et uni. Depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, des rois et de grands personnages, doués d’humanité et d’affection pour les hommes, se rendent en cet endroit afin de répandre des bienfaits et des aumônes. C’est pourquoi on l’a appelé la Grande plaine des aumônes. Maintenant, le roi Kiaï’ji-wang (Çilâdityarâdjâ), marchant sur leurs traces, amassa pendant cinq ans des richesses immenses ; puis, pendant soixante-quinze jours, il les distribua en dons et en aumônes. Depuis les Trois précieux jusqu’aux orphelins et aux indigents, il n’y eut personne qui ne participât à ses largesses.

De là, se dirigeant au sud-ouest, il entra dans une grande forêt, remplie d’animaux féroces et d’éléphants sauvages ; puis, après avoir fait cinquante li, il arriva au royaume de Kiao-chang-mi (Kâuçâmbî)[1]. On y voit une dizaine de couvents qui comptent environ trois cents religieux.

Dans un ancien palais de l’intérieur de la ville, il y a un grand Vihâra haut de soixante pieds, où le roi Ou-to-yen-na (Oudâyanarâdjâ) a fait placer une statue du Bouddha, sculptée en bois et surmontée d’un dôme en pierre.

  1. Inde centrale.