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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

repentir. Supportez vos douleurs avec calme, et employez tout votre zèle à publier les King et les Lan (les Soulras et les Castras). Par là vos angoisses se dissiperont d’elles-mêmes. Mais, si vous persistez à vous dégoûter de la vie, vous ne verrez jamais la fin de vos souffrances.

En entendant ces paroles, le Maître les salua avec respect.

L’homme de couleur d’or, montrant celui qui était de couleur bleue, dit au Maitre : « Vous ne connaissez pas ce personnage ; c’est Kouan-tseu-ts’aï-pou-sa (le Bôdhisattva Avalokitêçvara). » Puis, montrant celui qui était de couleur d’argent, il lui dit : « Celui-ci est le Pou-sa Ts’e-chi (le Bôdhisattva Mâitrêya).

À l’instant le Maitre salua profondément Ts’e-chi (Mâitrêya) ; puis, l’interrogeant : « Votre serviteur Kiai-hien (Çîlabhadra), dit-il, a toujours désiré de naître dans votre honorable palais ; j’ignore, si j’obtiendrai ou non ce bonheur.

— Quand vous aurez répandu au loin la droite Loi, lui dit Mâitrêya, vous êtes sûr d’y renaître.

Le personnage de couleur d’or prit ensuite la parole : « Moi, lui dit-il, je suis Man-tchou-che-li-pou-sa (le Bôdhisattva Mañdjouçri). Ayant vu tous trois que vous vouliez abandonner votre corps, sans utilité pour vos semblables, nous sommes venus exprès pour vous exciter au bien. Il faut que, docile à nos avis, vous mettiez en lumière la droite Loi, ainsi que le Ya-kia-lun (le Yôgaçâstra), etc. et que vous les fassiez connaître