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LIVRE QUATRIÈME.

Il y a une dizaine de couvents où l’on compte environ trois cents religieux du petit Véhicule, qui suivent les principes de l’école Tching-liang-pou (l’école des Sammitîyas). Il y a, en outre, trois couvents où l’on ne mange ni lait ni beurre, conformément aux préceptes laissés par Ti-po-ta-to (Dêvadatta).

À côté de la capitale, on voit le couvent de Ki-to-motchi (lisez : Lo-to-weï-tchi[1], Raktaviṭi sam̃ghârâma). Dans les temps anciens, lorsque la loi du Bouddha n’existait pas encore dans ce pays, im Samanéen de l’Inde du midi, qui y voyageait, réfuta et détruisit les raisonnements pervers d’im hérétique dont le ventre était couvert avec des feuilles de cuivre. Ce fut à cette occasion que le roi fit bâtir ce couvent.

À côté de ce Sam̃ghârâma, il y a un Stoûpa qui fut construit par le roi Wou-yeou (Açôka). Jadis, en cet endroit, le Bouddha expliqua la Loi pendant sept jours.

De là il sortit au sud-est, et arriva au royaume de San-mo-ta-to (Samataṭa)[2], qui est voisin d’une grande mer. Le climat est doux et tempéré ; il y a une vingtaine de couvents où l’on compte environ trois mille religieux et novices, qui suivent des principes de l’école Chang-tsa-pou (l’école des Sarvâstivâdas).

Il y a aussi, dans ce royaume, des hérétiques adonnés au culte des esprits, qui comptent un grand nombre de disciples[3].

  1. Si-yu-ki, liv. X, fol.
  2. Inde méridionale.
  3. Le Si-yu-ki (liv. X, fol. 7 v°) s’exprime d’une manière un peu diffé-